Chanson Nissa la Bella

l’auteur en 1903 de la chanson Nissa la bella l’hymne en dialecte nissart de Nice et du pays niçois.

Nissa la bella ou Niça la bèla (en norme classique) – en français : Nice la belle – est l’hymne en langue niçoise (dialecte occitan) de la ville de Nice et du Pays niçois. Il a d’abord été écrit le 14 juillet 1903 sous le titre A la mieu bella Nissa (À ma belle Nice) par le barde niçois Menica Rondelly, qui le reprend plusieurs fois et le renomme le 21 janvier 1906 Nissa la bella. L’hymne devient populaire pour le club de football l’OGC Nice et a chaque évènement ou commémoration de la ville de Nice.

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Paroles en niçois Paroles en français

Viva, viva, Nissa la Bella

1er couplet
O la miéu bella Nissa
Regina de li flou
Li tiéu vielhi taulissa
Iéu canterai toujou.
Canterai li mountagna
Lu tiéu tant ric decor
Li tiéu verdi campagna
Lou tiéu gran soulèu d’or

Refrain
Toujou iéu canterai
Souta li tiéu tounella
La tiéu mar d’azur
Lou tiéu cièl pur
E toujou griderai
en la miéu ritournella
Viva, viva, Nissa la Bella

2e couplet
Canti la capelina
La rosa e lou lilà
Lou Pouòrt e la Marina
Paioun, Mascouinà !
Canti la soufieta
Doun naisson li cansoun
Lou fus, la coulougneta,
La miéu bella Nanoun.

3e couplet
Canti li nouòstri gloria
L’antic e bèu calèn
Dòu doungioun li vitoria
L’oudou dòu tiéu printemp !
Canti lou vielh Sincaire
Lou tiéu blanc drapèu
Pi lou brès de ma maire
Dòu mounde lou plus bèu

Vive, vive Nice la Belle

1er couplet
Ô ma belle Nice,
Reine des fleurs,
Tes vieilles toitures
Je chanterai toujours.
Je chanterai les montagnes,
Tes si riches décors,
Tes vertes campagnes,
Ton grand soleil d’or.

Refrain
Toujours je chanterai
Sous tes tonnelles
Ta mer d’azur,
Ton ciel pur,
Et toujours je crierai
Dans ma ritournelle
Vive, vive Nice la Belle !

2e couplet
Je chante la capeline,
La rose, le lilas,
Le Port et la Marine,
Le Paillon, la rue Mascouinà !
Je chante la mansarde
Où naissent les chansons,
Le fuseau, la quenouille,
Ma belle Nanon.

3e couplet
Je chante nos gloires,
L’antique et belle lampe à huile,
Les victoires du donjon,
L’odeur de ton printemps !
Je chante le vieux Sincaire,
Ton blanc drapeau,
Puis le berceau de ma mère,
Du monde le plus beau.

Menica Rondelly, né Francesco-Domenico Rondelly pour son nom de baptême en italien ou François-Dominique Rondelly en français, né le 6 janvier 1854 à Nice (royaume de Sardaigne) et mort le 26 juin 1935 à Nice (France), est un écrivain et poète niçois, un combattant progressiste aux côtés de Garibaldi, et un symbole de l’identité culturelle niçoise (identita culturala nissarda) étant l’auteur en 1903 de la chanson Nissa la bella l’hymne en dialecte nissart de Nice et du pays niçois.

Francesco-Domenico Rondelly nait dans le vieux-Nice et est baptisé en paroisse Saint-Jacques-le-Majeur (église de Gesu) le 11 janvier 1854, fils de Carolus Rondelly et Anna Maria Antonia Astraudo. Il prendra pour son œuvre le diminutif Menica l’aphérèse correspondant à Dominique en langue niçoise. Il est la neuvième génération de la famille Rondello, originaire de San Remo en Ligurie, à naître à Nice depuis le seizième siècle et descend ainsi de différentes « vieilles familles nissardes » (Rondello, Bonnaudi, Ballestre, Durante, par son père ; Astraudo, Pin, Bottau, Gastaud, Morraglia, par sa mère). Ses parents sont négoçiants et Menica Rondelly grandit dans le vieux-Nice.

Tout en défendant la singularité de l’identité niçoise, il s’engage à seize ans dans les troupes de Giuseppe Garibaldi pour soutenir la toute jeune République française et il participe, du 6 au 23 janvier 1871 à Dijon, aux combats victorieux de Garibaldi contre les Prussiens. Le 2 juin 1902, il sera le premier érudit niçois à se rendre à Caprera sur la tombe de Garibaldi, lequel était aussi appelé plus familièrement Pepin par ses compatriotes de Nice. L’année suivante, il écrira le texte « A la mieu bella Nissa » qui deviendra en 1906 la chanson « Nissa la bella » l’hymne du Pais Nissart.

Menica Rondelly a écrit de nombreux textes et chansons en langue niçoise dont plusieurs pour le carnaval de Nice. Il est aussi le fondateur en 1900 du journal La Ratapignata, c’est-à-dire « la chauve-souris », animal antinomique de l’aiglon figurant dans les armes de Nice.

En 1911, il fonde le Comité des traditions niçoises dont l’une des plus belles réalisations est le monument honorant l’héroïne niçoise Catherine Ségurane. Il sera également bibliothécaire et conservateur-adjoint du musée d’histoire naturelle de Nice.

Ardent et sincère, Menica Rondelly fut ce que l’on appelle de nos jours un militant de l’identité niçoise et un défenseur de la langue d’oc. Il est enterré au cimetière du château à Nice.