La pêches de la poutine

La pêche de la poutine est une tradition de pêche séculaire dans notre paysage Niçois, en effet des croquis, peintures et textes parle de cette technique de pêche un peu particulière. Technique pratiqué uniquement sur notre littoral et sur les côtes de la Riviera italienne.

Aujourd’hui les ordres viennent de Bruxelles, il ne reste plus que sur le secteur du Cros de Cagnes et Antibes l’autorisation de pratiqué cette belle pêche, qui reste une maigre ressource hivernale pour les pêcheurs, alors privilège ou survivance ?

 

Tout d’abord c’est quoi la poutine ? La poutina ! En niçois est le nom vernaculaire utilisé dans la région niçoise, pour désigner des alevins de poisson, particulièrement Sardina pilchardus et Engraulidae encrasicolus.
En 1810, Antoine Risso identifiait un alevin de poisson, pêché dans les eaux niçoises, comme étant celui d’Aphia minuta et lui donnait le nom de « nonnat ».
La poutine ou nonnat n’est pas non plus le seul format de sardines ou d’anchois pêché, consommé et vendu sur le littoral maritime. La poutine est composée d’alevins dits de poisson bleu ce sont les alevins de sardines et d’anchois, le caviar du Comté de Nice, bien apprécié de tous.

Sa pêche est donc permise de début Mars environ jusqu’en mai pour une durée effective de 45 jours effective, elle est réglementée par le quartier maritime de Nice, qui décide seul de l’arrêt ou de la poursuite, si les pêcheurs décide que pendant quelques jours de mauvais temps ils ne pratique pas et bien la pêche est repousser d’autant de jours, mais seul le quartier maritime peu stopper définitivement la pêche si le poisson a revêtu son costume d’écailles.

La calle
Une matinée de pêche de la poutine au Cros de Cagnes. A 6 h 30, le pointu quitte le port abri du Cros, longe les plages pour en choisir une, puis très vite, le premier bout de corde reliant le côté gauche du filet, appelé levante par les pêcheurs, est lancé à un pescadou resté sur la plage. Le bateau s’éloigne vers le large, environ 250 à 300 mètres environ 3 cordes, afin de déployer le filet (la seine de plage, le bourgin, la savega selon les régions) qui va former un immense arc de cercle.

Il faudra 20 bonnes minutes aux trois hommes du bateau pour exécuter cette manœuvre délicate et revenir de l’autre côté, au ponant (à l’ouest) où d’autres pêcheurs attendent la seconde extrémité de la corde afin de commencer le travail lent du hallage (méthode qui consiste à tirer lentement le filet avec un nombre égal de pécheurs de chaque côtés.
Les efforts commencent à marquer les visages des pêcheurs! Tous sont concentrés alors arrivent en même temps sur la plage les deux bourdoun, les bois qui renforcent les deux ailes du début du filet. A partir de ce moment les pêcheurs se rapprochent pour former deux lignes parallèles, la cadence s’accélère, et les efforts sont de plus en plus intenses.

 

Quelques instants plus tard, le flotteur jaune, témoin de l’entrée de la poche du filet (la margue) apparaît à nos pieds. Le filet à mailles fines, tel un piège, se referme sur les alevins. Après deux ou trois autres tirées, la margue se tend et se gonfle sur l’aspiration d’une ultime vague, qui laisserait croire que la mer retient un court instant le filet. Le filet posé à terre, les pêcheurs hissent rapidement le pointu sur la plage et se hâtent pour constater le résultat de leur pêche.

La poche est ouverte, ils cascaillent les parois de la margue pour faire tomber les grains de poutine dans le fond du filet, qui laisse apparaitre quelques kilos de poutine. Ils mettent en caisse quelques sèvero et autres petits poissons, la poutine est soigneusement rassembler et mise en caisses.

Le filet est rapidement chargé dans le pointu par les pescadous pendant ce temps le patron pêcheur négocie déjà avec les poissonniers le prix de la poutine qui seras vendu directement sur la plage. Le pointu est de nouveau opérationnel pour une nouvelle cale.

Au bout du compte, ce privilège séculaire, attaché aux traditions de la région de Nice, est partagé par les pêcheurs avec ceux qu’ils aiment autour d’une belle table, en famille ou entre amis garnie d’une belle omelette, de beignets et même de soupe.
Il reste simplement à espérer que cette belle tradition de pêche perdure encore quelques années pour les derniers pêcheurs du Cros.